Le massacre de Tulle – 9 juin 1944
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Le massacre de Tulle – 9 juin 1944
Les 7 et 8 juin 1944, les maquisards de la région se soulèvent et libèrent eux-mêmes la ville de Tulle (Corrèze), au prix de lourdes pertes ; la garnison allemande a eu 139 morts et 40 blessés. Dès le soir du 8 juin, la Panzerdivision SS Das Reich la réoccupe sans difficultés, les maquisards étant épuisés, désorganisés et à bout de munitions. La plupart des combattants de la Résistance encore sur place se replient. Pour reprendre Tulle, la Das SS a subi comme pertes 3 tués et 9 blessés.
Le matin du 9 juin, l’essentiel de la Das SS (quelques uns sont postés pour contrôler le périmètre de Tulle) fouillent la ville pour saisir les armes supposées être cachées par la population et assemblée dans la cour d’une usine tous les hommes, en partant du principe que tout homme sans papiers d’identité est un terroriste.
le blason de la "das reich"
Les SS assurent au préfet qu’il n’y aura pas de représailles. A 10h un contrordre arrive, alors que 3000 personnes de tout âge sont déjà assemblées à l’endroit prévu. Le capitaine des pompiers doit aller, à chaque carrefour, faire l’annonce suivante : « En raison de l’inqualifiable assassinat de quarante soldats allemands commis par les maquisards communistes, les autorités allemandes ont décidé que trois Français paieraient de leur vie pour chaque allemand tué, et ce à titre d’exemple, pour toute la France. »
Les 40 morts allemands en question sont en fait 40 cadavres trouvés le matin par les autorités allemandes, le visage défoncé, et les testicules tranchés mis dans la bouche. La raison – du moins officielle – de la répression n’est pas le soulèvement lui même mais la découverte de ces cadavres mutilés.
Les représailles massives sont préconisées d’abord par le lieutenant Walter Schmald, du SD (Sicherdienst, services de renseignements de la SS) de Tulle, survivant de la bataille. D’après lui, la plupart des morts découverts mutilés sont des hommes qui se sont rendus aux maquisards. Notons que les maquisards affirmeront plus tard avoir libéré la plupart de leurs prisonniers lors de leur évacuation du lieu, faute d’assez d’hommes pour les garder. Comme les blessés allemands ont été soignés par des Français, les SS décident de ne pas incendier la ville.
Dans l’après-midi, la majorité des prisonniers ont été relâchés, il en reste 400. 27 sont alors relâchés (le directeur allemand de l’usine avait état de la présence d’ouvriers spécialisés précieux parmi le groupe). Néanmoins, il n’y avait parmi ceux qui restaient que 2 personnes identifiées comme maquisards et pas l’ombre d’une preuve de complicité pour les autres. Schmald tire alors des rangs, un à un, 120 personnes, choisies sur des critères comme la saleté des vêtements ou l’absence de rasage récent.
Les pendaisons commencent à vers 16h. Les hommes sont pendus à des lampadaires et des balcons. Vers 19h, alors que les cordes allaient manquer, il est décidé que cela suffisait. Il y a eu 99 pendaisons.
La préparation des cordes pour les exécutions et le décrochage des corps a été effectué par des membres des Chantiers de Jeunesse française de la région (une organisation vichyste similaire au scoutisme). Les cadavres ont été chargés dans des camions qui les ont déposé dans une décharge. Le plan initial, consistant à les jeter dans un fleuve, n’a pas été appliquer pour des raisons d’hygiène.
Le lendemain, parmi les prisonniers restés sur place, un nouveau tri est effectué. Quelques jours plus tard (alors que de nouveaux otages sont amenés), 149 prisonniers commencent un voyage qui les amènera à Dachau. 101 mourront pendant ce voyage ou en déportation. La répression continuera en fait plusieurs semaines et verra collaborer la Milice et le SD. L’usine servira du 11 juin à 31 juillet de centre de torture dans ce cadre.
Dans les décennies qui suivront, aucun militaire de la Division Das SS (mouillé ou non dans le massacre) n’exprimera de regrets, considérant la pendaison de Tulle comme une réponse appropriée aux actions de la Résistance, nullement comme un crime de guerre.
Sources :
HASTINGS, Max. La Division Das Reich et la Résistance : 8 juin – 20 juin 1944 – victoire des maquis et martyres de la population
Le matin du 9 juin, l’essentiel de la Das SS (quelques uns sont postés pour contrôler le périmètre de Tulle) fouillent la ville pour saisir les armes supposées être cachées par la population et assemblée dans la cour d’une usine tous les hommes, en partant du principe que tout homme sans papiers d’identité est un terroriste.
le blason de la "das reich"
Les SS assurent au préfet qu’il n’y aura pas de représailles. A 10h un contrordre arrive, alors que 3000 personnes de tout âge sont déjà assemblées à l’endroit prévu. Le capitaine des pompiers doit aller, à chaque carrefour, faire l’annonce suivante : « En raison de l’inqualifiable assassinat de quarante soldats allemands commis par les maquisards communistes, les autorités allemandes ont décidé que trois Français paieraient de leur vie pour chaque allemand tué, et ce à titre d’exemple, pour toute la France. »
Les 40 morts allemands en question sont en fait 40 cadavres trouvés le matin par les autorités allemandes, le visage défoncé, et les testicules tranchés mis dans la bouche. La raison – du moins officielle – de la répression n’est pas le soulèvement lui même mais la découverte de ces cadavres mutilés.
Les représailles massives sont préconisées d’abord par le lieutenant Walter Schmald, du SD (Sicherdienst, services de renseignements de la SS) de Tulle, survivant de la bataille. D’après lui, la plupart des morts découverts mutilés sont des hommes qui se sont rendus aux maquisards. Notons que les maquisards affirmeront plus tard avoir libéré la plupart de leurs prisonniers lors de leur évacuation du lieu, faute d’assez d’hommes pour les garder. Comme les blessés allemands ont été soignés par des Français, les SS décident de ne pas incendier la ville.
Dans l’après-midi, la majorité des prisonniers ont été relâchés, il en reste 400. 27 sont alors relâchés (le directeur allemand de l’usine avait état de la présence d’ouvriers spécialisés précieux parmi le groupe). Néanmoins, il n’y avait parmi ceux qui restaient que 2 personnes identifiées comme maquisards et pas l’ombre d’une preuve de complicité pour les autres. Schmald tire alors des rangs, un à un, 120 personnes, choisies sur des critères comme la saleté des vêtements ou l’absence de rasage récent.
Les pendaisons commencent à vers 16h. Les hommes sont pendus à des lampadaires et des balcons. Vers 19h, alors que les cordes allaient manquer, il est décidé que cela suffisait. Il y a eu 99 pendaisons.
La préparation des cordes pour les exécutions et le décrochage des corps a été effectué par des membres des Chantiers de Jeunesse française de la région (une organisation vichyste similaire au scoutisme). Les cadavres ont été chargés dans des camions qui les ont déposé dans une décharge. Le plan initial, consistant à les jeter dans un fleuve, n’a pas été appliquer pour des raisons d’hygiène.
Le lendemain, parmi les prisonniers restés sur place, un nouveau tri est effectué. Quelques jours plus tard (alors que de nouveaux otages sont amenés), 149 prisonniers commencent un voyage qui les amènera à Dachau. 101 mourront pendant ce voyage ou en déportation. La répression continuera en fait plusieurs semaines et verra collaborer la Milice et le SD. L’usine servira du 11 juin à 31 juillet de centre de torture dans ce cadre.
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Sources :
HASTINGS, Max. La Division Das Reich et la Résistance : 8 juin – 20 juin 1944 – victoire des maquis et martyres de la population
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