Panzerjäger Tiger Elefant/Ferdinant

Panzerjäger Tiger Elefant

Le chasseur de chars Panzerjäger Tiger Elefant (éléphant) était un modèle à mi-chemin entre les premiers projets de "remploi" dotés d’un blindage léger, comme le Nashorn, et le Jagpanther construit sur châssis du "panther". L’Elefant est une version entièrement remaniée du projet initiale de Porsche et c’est pratiquement un nouveau véhicule. Ce projet de chasseur de chars sera également connu sous le nom de "Ferdinand" du nom de Ferdinand Porsche. Ce projet Panzerjäger Tiger Elefant conserve la suspension et la forme de la caisse du char "Tigre" original. La traction pétroléo-électrique d’origine subsiste, mais est modifiée en ceci que les moteurs de traction Porsche à refroidissement par air sont remplacés par deux moteurs HL 120 Maybach de 300 chevaux. Au lieu d’être placés à l’arrière, ceux-ci se trouvent au centre, ce qui laisse l’arrière de la caisse disponible pour le poste de tir. L’entrainement se fait par le barbotin arrière. Conducteur et opérateur radio sont assis à l’avant de la caisse, en avant des moteurs. Le conducteur a à sa disposition un système de pilotage hydropneumatique. Les réservoirs de carburant flanquent le compartiment moteur central. L’arrière comporte sur toute sa largeur un poste de tir aux parois inclinées où prennent place le chef de bord, le tireur et deux chargeurs.





La puissance de l’Elefant réside dans son canon Pak 43/2 L/71 de 88 mm, descendant du fameux canon de 88 mm Flak 36, qui a été modifié pour équiper les chars "Tigre". Il est plus puissant et plus long que les 88 mm du début de la seconde guerre mondiale. A l’origine, le 88 mm constitue son seul armement, mais les enseignements des premiers combats montrent qu’un armement à courte portée est nécessaire pour empêcher les fantassins ennemis d’assaillir le véhicule. C’est pourquoi une mitrailleuse sera ajoutée sur le devant de la caisse. La visibilité du char vers l’avant est médiocre, ce qui entrainera l’ajout de coupoles. Le blindage est considérablement renforcé par des plaques boulonnées de 100 mm d’épaisseur sur le nez et de 200 mm à l’avant de la superstructure. Partout ailleurs, l’épaisseur du blindage atteint 80 mm. A l’arrière de la superstructure se trouve une large écoutille circulaire pour l’entretien des armes et une plus petite pour éjecter les douilles. Comme autres ouvertures, la superstructure contient des meurtrières et deux panneaux d’accès sur le toit. Concernant la suspension Porsche, elle est nouvelle et consiste en trois boggies jumelés de chaque coté avec barre de torsion. Les roues sont toutes en acier avec jante élastique.

Le prototype de l’Elefant apparaît en mars 1943 et, en juillet de la même année, les Elefant, affectés au 654e régiment de chars, sont utilisés pour la première fois en combat. C’est Hitler, qui en février 1943 avait ordonné que 90 de ces chars (portant le numéro SdKfz 184) soient produits et envoyés sur le front oriental. Cette décision signifiait certes que le haut commandement croyait beaucoup en ce nouveau char pour percer le front de "Koursk", mais que la période d’essai s’en voyait donc raccourcie. Et ce manque d’essai conduit à un désastre lors de la première utilisation de ce char en opération. Manquant encore de fiabilité au point de vue mécanique, beaucoup d’Elefant tombent en panne, s’embourbent ou sont submergés, ou capturés par l’infanterie en combat rapproché. Leur emploi sera ensuite limité ; la plupart des survivants seront dirigés vers l’Italie, où beaucoup seront victimes des chars alliés. Ils se révèleront parfois inaptes à parcourir les routes italiennes en mauvais état et ne disposeront pas de pièces de rechange en cas d’avarie. Finalement, ce char se révèlera trop complexe et ne connaitra pas un grand succès. Ne possédant pas d’armement secondaire suffisant, il sera vulnérable aux mines de l’infanterie (même si on rajouta par la suite sur certain véhicule un revêtement antimagnétique en Zimmerit).





Caractéristiques techniques : Type : Chasseur de chars Longueur : 8,13 m Largeur : 3,36 m Hauteur : 2,98 m Poids : 68 tonnes Moteur : Deux moteurs V12 à essence Maybach HL 120TRM de 224 kw (300 ch) Vitesse : maximum 20 km/h sur route Autonomie : 150 km Équipage : 5 hommes Total construit : 90 unités Armement ; un canon Pak 43/2 L/71 de 88 mm, parfois une mitrailleuse supplémentaire MG 34 pour la défense rapprochée

Sources : Les chars d’assaut de la seconde guerre mondiale de Jim Winchester (éditions Gremese) et une revue Connaissance de l’histoire, n°5 août-septembre 1978, éditions Hachette.